You are currently viewing YAK

YAK

Par Benoît SERRA

Après un parcours pour le moins semé d’embûches, le groupe YAK a finalement sorti son deuxième album Pursuit Of Momentary Happiness en février dernier sur le label “Third Man Records”.

Oliver Burslem n’a pas hésité à mettre en péril sa propre sécurité financière et sa santé mentale, en investissant tout son argent jusqu’au dernier centime dans l’enregistrement de ce nouvel album, au point même de perdre son logement et de devoir dormir à l’arrière d’un break Citroën… Le trio anglais se lance à présent dans une tournée européenne qui comprendra dix dates françaises et qui passera par l’Aéronef à Lille et la Lune des Pirates à Amiens. Nous avons eu la chance de rencontrer Oliver Burslem, le charismatique leader de l’un des groupes de rock les plus suivis du moment, quelques heures à peine avant de monter sur la scène de la Maroquinerie à Paris.

Pursuit Of Momentary Happiness

Pursuit Of Momentary Happiness est un album plus complexe que Alas Salvation, parfois mélancolique avec des chansons beaucoup plus variées. Avant d’enregistrer cet album, quel était votre objectif ?
Ce que je voulais avant tout, c’est être honnête, être vrai, que cet album soit un documentaire de l’époque à laquelle il a été écrit. Les chansons parlent de ça, je suppose. Nous n’avions pas de contrat d’enregistrement à l’époque, nous ne savions pas vraiment ce qui allait se passer donc je suppose que ces chansons ont été influencées par ça. On n’avait aucune idée de la suite alors nous avons juste commencé à composer. On a pensé que c’était peut être une bonne opportunité d’écrire un nouvel album et une fois qu’on l’a fait, on a tout mis en œuvre pour le rendre aussi bon que possible

Je viens de visionner le vidéo clip de “Fried” qui est totalement délirant. De quoi parle cette chanson ? Quel est le message ?
Je pense que ça parle du fait qu’il faut profiter au maximum du moment présent, je suppose, prendre le maximum de ce que vous avez, essayer de ne pas vous laisser emporter par trop de festivités. L’écriture est une chose assez floue et j’avoue ne pas avoir beaucoup de souvenirs de l’époque où on l’a écrit. Je suppose que sortir et s’amuser était l’une des choses que je faisais beaucoup à ce moment là.

Peux-tu me citer les albums qui t’ont influencé et qui ont contribué à faire de toi l’artiste que tu es aujourd’hui ?
C’est une question délicate, il y en a tellement… Je suis toujours à la recherche de musique, tout le temps, et je trouve toujours de nouvelles choses. Je m’ennuie assez vite alors je pars à la recherche de plein de trucs. J’ai beaucoup aimé, et encore aujourd’hui d’ailleurs, mais ce sont les fondements du groupe : The Velvet Underground et The Stooges, deux groupes que j’aime beaucoup. Mais dans notre musique, il y a beaucoup plus de références étranges et je pense que ce qui nous influence le plus provient de tout ce que nous font écouter nos amis et les gens autour de moi. Plein de trucs : du jazz, du classique et beaucoup de choses très différentes. Je suppose que ce sont tous ces trucs qui constituent les fondements de ce que le groupe est aujourd’hui.

Quels groupes de la scène actuelle écoutes-tu en ce moment ?
J’aime un groupe appelé Girl Band, ils sont très bons. Il y a aussi un autre groupe que j’aime : D.U.D.S de Manchester. Je vis assez isolé alors je ne suis pas forcément les tendances. Je ne lis pas la presse et je n’accorde pas beaucoup d’attention à tout ce qui se dit.

Vous avez signé sur le label Third Man Records. Je suppose que vous avez rencontré Jack White…
Non… Nous ne nous sommes jamais rencontrés en fait… Là bas, nous avons rencontré beaucoup de gens de groupes différents. C’était très enrichissant. On a écouté beaucoup de musique de Détroit. On a grandit avec tous ces groupes venus de Détroit : The Glories, The Dirtbombs et évidemment les White Stripes. Et pour moi qui vient des Midlands qui est aussi une ville industrielle en déclin, je suppose qu’il y a quelque chose ici, une atmosphère et des endroits assez similaires, tu sais, toutes ces banlieues de type industriel.

Ce soir vous jouerez à la Maroquinerie à Paris. Vous avez une dizaine de dates prévues en France. Quelle est votre lien avec la France et les Français ?
Je vis actuellement avec une personne qui est originaire de Paris, j’ai toujours eu beaucoup d’amis à Londres qui viennent de France et de Paris en particulier, ça date d’avant le groupe. Mais je n’avais pas passé beaucoup de temps ici et depuis que nous avons commencé à faire des concerts en France, nous avons toujours trouvé que c’était l’un des meilleurs endroits au monde. Nous avons une bonne relation avec la France et nous nous sommes fait beaucoup de bons amis en jouant ici. Ça a toujours été un bon endroit pour jouer. Les gens s’occupent bien de nous ici !

Vous serez à l’Aéronef le 18 avril à Lille. Avez vous des souvenirs de votre dernier passage dans la région à la Cave aux Poètes à Roubaix en 2017 ?
Ah pour être honnête, je n’en ai pas vraiment beaucoup. Ha ha ! Je me rappelle que c’était un bon concert.

Oui c’était un bon concert. J’y étais. Le son était très fort. C’était vraiment sauvage et j’y ai peut être perdu une partie de mon audition ce soir là…
Ha ha vraiment ? Oui nous jouons fort parfois. Mais notre ingénieur du son est un bon gars. Il est avec nous depuis le début.

C’est quoi la suite pour YAK ? Vous avez déjà des idées pour le prochain album ?
Je ne sais pas vraiment. Le deuxième album vient de sortir. Nous allons juste le jouer de la meilleur des façons et espérer réussir à établir une connexion avec le public. On va sans doute enregistrer de nouvelles chansons à Nashville dans les prochains mois. J’espère qu’on va sortir quelque chose qui correspondra vraiment à ce qu’on est, et puis continuer à jouer de la musique et à prendre du plaisir.

Merci Oliver. C’était un plaisir d’avoir fait ta connaissance. Je te souhaite de faire un bon concert ce soir (ndlr : à la Maroquinerie à Paris).
Oh merci beaucoup. J’espère te voir à Lille. Passe me dire bonjour, ce sera un plaisir de te voir.

Traduction par Grégoire VARIN / Benoît SERRA