You are currently viewing QUATUOR TANA & MOMO KODAMA
MOMO KODAMA

QUATUOR TANA & MOMO KODAMA

Par Varlet

Dimanche matin. Au centre de la petite scène du bel auditorium du Conservatoire de Lille, un rayon de soleil éclaire l’archet de l’alto. Devant MOMO KODAMA au piano, MAXIME DESERT est entouré de JEANNE MAISONHAUTE au violoncelle et d’ANTOINE MAISONHAUTE au violon. Les musiciens nous emmènent loin.

Au large de la poésie brahmsienne, d’abord. De la douceur matinale des premières phrases déclaratives au déferlement de puissantes vagues, d’un mouvement à l’autre, le Quatuor Pour Piano et Cordes n°1 En Sol Mineur créé en 1861 éveille des souvenirs fugitifs, sensibles. Il déchaîne des tourbillons sonores rythmés jusqu’à la jubilation. Les thèmes foisonnent, parfois vigoureux et fiers, éblouissants, parfois tendres ou légers. Le Rondo Alla Zingarese, rapide, déploie à merveille ses complaintes mélancoliques. La fougue des arpèges du clavier et la force des cordes chantent. Ce fut un ravissement.

Pause. Le quatuor TANA se forme. « Nous avons trouvé un violoniste dans les loges, voici IVAN LEBRUN », plaisante ANTOINE MAISONHAUTE. Créé en 2014, le Quatuor à Cordes n°7 de Philip Glass nous invite ailleurs. Vers un long mouvement, une petite forme organisée en canons. Les quatre voix fusent par enchantement. Le temps est suspendu aux archets. Le mystère de l’œuvre nous captive : vivante métamorphose, la longue rêverie réfléchit à l’infini ses fragments sonores, du ternaire avec du binaire, de la beauté dans l’air, des couleurs insaisissables, une énergie rythmique ininterrompue, épanouie. Peu à peu, les sons animent imperceptiblement nos corps en un mouvement intérieur. Peut-être l’effet du ballet pour lequel l’œuvre a été créée. L’émotion est immédiate, jusqu’au silence. Quelques instants après encore.

Où sommes-nous donc maintenant ? De retour au marché animé de la place du concert.