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L’ENSEMBLE NATIONAL DE REGGAE

Par Guillaume A

L’Ensemble National de Reggae (ENR) se produit au Parc Mosaïc d’Houplin-Ancoisne, une rencontre musicale programmée par l’Aéronef (cf ILLICO!#43 – juin 2019) Vous ne connaissez pas encore l’ENR ? il se qualifie lui-même de groupe de « Reggae qui marche » composé d’un bassiste, d’un guitariste, d’un chanteur, de deux batteurs, d’une section trois cuivres et d’un ingénieur du son qui pilote une sono mobile autonome. Son répertoire reprend les plus grands standards reggae, sur scène, dans la rue, en fixe ou en déambulatoire.

Rencontre avec un des deux membres fondateurs et batteur de cette formation : Boris MONCADE… Salut Boris, Qui est à l’initiative de ce projet ?
Bonjour, nous sommes deux fondateurs : Jean Guiet et moi-même. L’idée était de créer une fanfare reggae, mais en essayant plusieurs formules, on s’est vite rendu compte que la formation traditionnelle d’une fanfare, c’est-à-dire un ensemble de cuivres et de percussions, ne nous convenait pas. Il nous manquait un chanteur, bien sûr, mais aussi une basse et une guitare. Des instruments à vents ont du mal à rivaliser avec le son puissant et chaud d’une vraie basse tellement présente dans cette musique. On a donc de suite adopté cette formule qui est la même aujourd’hui. De l’idée d’une fanfare nous sommes donc passés à un vrai groupe de reggae mais qui marche !

Cette idée vient de l’envie de partager les grands standards reggae au plus près des gens à la manière des sound systems qui s’installent en pleine rue. Jamais le public n’est aussi près des artistes dans la configuration d’un concert traditionnel, avec L’ENR ils font partie du spectacle et on adore ça ! Ce qui ne nous empêche pas d’être sur scène parfois même si, bien sûr, on en descend à certains moments du spectacle !

Peux-tu me dire deux mots des membres du groupe, leurs parcours, leurs autres formations… ?
Quand nous avons songé à la constitution d’une équipe, j’ai de suite pensé à appeler mes frères de route et de bohème avec qui j’ai partagé pendant 20 ans les scènes de France et de Navarre ! Une très forte majorité d’entre eux est issue du mouvement Reggae : Zinx, qui est batteur avec moi dans l’ENR, a depuis très longtemps son propre sound system. Il a évolué depuis quelques années en créant une équipe de trois personnes qui officie sous le nom de Nofa sound system. Jean Guiet (sax) est issu du conservatoire et a été longtemps professeur travaillant parallèlement dans plusieurs formations de styles variés. Daouda est un auteur/compositeur/interprète et chanteur lead, Yoskel (chant) est lui aussi auteur/compositeur/interprète possédant une solide expérience de la scène dans plusieurs pays. Il travaille parallèlement aujourd’hui à son propre album. Stf Hornsman (trombone) est aussi claviériste, arrangeur et compositeur. Momo boombass (basse) est également guitariste, compositeur. Booboo (trompette) a longtemps joué dans plusieurs formations avec les autres membres de l’équipe.

L’ENR reprend des standards du reggae, comment est fait le choix des morceaux de votre répertoire ? Les reprenez-vous à l’identique ou vous bossez sur des arrangements adaptés à votre formation ?
Le choix des morceaux vient de leur popularité bien sûr, le but étant qu’ils soient connus par le plus grand nombre afin d’obtenir une interactivité avec le public. Nous aimons aussi jouer des titres un peu moins connus du grand public mais toujours plébiscités des afficionados ! Nous nous efforçons de rester toujours au plus près de l’original, les roulements de batterie sont identiques la plupart du temps. Notre chanteur Yoskel s’approprie l’interprétation du morceau mais toujours en restant fidèle à l’original. Pour finir, il faut parfois réarranger un peu la musique car nous n’avons pas de clavier et une seule guitare joue dans l’ENR ! C’est donc entre la section cuivre et la guitare que l’on trouve des compromis pour pouvoir restituer l’original.

Y a-t-il un morceau qui vous adoreriez jouer mais qui n’est pas fait pour votre format ?
Pas pour l’instant en tout cas. Nous avons la chance d’avoir avec nous un chanteur avec une voix extraordinaire qui peut absolument tout interpréter. Même les trios vocaux, pas mal usités dans le reggae, étaient difficiles pour nous mais vont pouvoir être mis à l’honneur grâce à Daoud (guitariste). En effet, on vient d’ajouter un micro qui va lui permettre, en compagnie de la section cuivre, de faire les chœurs.

L’idée de la sono mobile sonne comme une évidence pour tout amateur de reggae. Cependant cette ingénieuse idée a dû être confrontée à des exigences techniques. Comment avez-vous surmonté ces difficultés ?
Grace à des calculs d’un ami électronicien, nous avons ensemble réussi à tenir compte de la consommation électrique du système et surtout la façon de produire notre électricité tout en restant sur un rapport équilibré poids/énergie. Pas facile mais on y est arrivé ! On arrive à tenir un concert de plus d’une heure et demie !

A plusieurs reprises, lors de vos prestations, des artistes sont venus spontanément vous rejoindre, le temps d’un morceau. Peux-tu partager ton plus beau souvenir ?
Nous avons eu effectivement la chance, l’instant d’un morceau, de partager la vibe avec des grands ! Horace Andy, Don Fe, Prince Jamo, Ras Mc Bean, Max Livio, Pierpoljak, Lidiop, Guive, Lady Jess, et ce qui restera pour nous un des moments magiques et inespérés : Julian Marley ! La reconnaissance et l’immense joie de jouer avec un fils Marley ! Surtout qu’après son passage, lui et son crew sont restés assister à l’intégralité de notre set ! Double kiff ! Lol !

On sent un réel plaisir de jouer ensemble quand on vous voit. D’où vient cette bonne humeur collective ?
C’est l’amitié d’abord et le plaisir de jouer ces morceaux mythiques sans oublier bien sûr la participation et la joie très proche et communicative du public qui nous entoure !

L’ENR propose également des ateliers destinés aux écoles de musiques et musiciens amateurs. Une envie de transmission ?
Absolument ! C’est l’idée de faire connaître cette musique soit par des initiations ou des éveils. Nous avons joué dans des écoles maternelles ou dirigé des ateliers avec des apprentis musiciens. D’ailleurs le choix de nos costumes un peu stricts ou classes, suivant comment on le voit, contribue aussi à cette démarche. Nous avons joué parfois devant un public un peu âgé et qui, à mon avis, n’avait jamais entendu ni vu un concert de reggae. Les costumes attirent la sympathie et le respect de cette génération qui viennent nous dire à la fin : « bravo les jeunes, elle est bien votre musique ! » Rire !!

Cette année, vous êtes programmés un peu partout en France. Comment l’ENR envisage l’avenir ? quels projets avez-vous ?
Jouer et encore jouer ! On a quelques propositions pour l’étranger pour 2020, on espère pouvoir voyager avec ce produit, rencontrer et échanger avec des artistes internationaux. On travaille actuellement sur la réalisation de plusieurs reprises des chanteurs d’Inna de Yard que l’on a rencontré l’année dernière et qui ont accepté de poser en studio leurs voix sur leur titres phares. On refait les instrumentations pour que leurs voix se mélangent au son de l’ENR ! Un nouvel album live devrait être réalisé en fin de saison. Comme le premier, il retracera les moments forts de cette saison.

Merci Boris et longue vie à l’ENSEMBLE NATIONAL DE REGGAE !